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Les Plus Grandes Citations de La Littérature Française

26 novembre 2010

Carrie - Stephen King

Stephen King n'est plus à présenter dans le monde de la littérature américaine. Stephen s'est imposé en King incontesté de l'angoisse et de la terreur grâce à des chefs-d'oeuvre tous plus effrayants les uns que les autres. C'est de son premier roman que je vais vous parler.

Carrie reflète parfaitement son talent, ainsi que son aisance à dépeindre une société (américaine) rongée par le vice et le mal. Tout commence au lycée, en cours de sport lorsque le vilain petit canard par excellence (Carrie, donc) découvres ses menstruations en plein milieu du vestiaire des filles qui, hilares, lui jetteront des serviettes hygiéniques dessus. Le comble de l'humiliation ? Presque. Celui-ci viendra plus tard dans le livre... Critique absolue du fanatisme religieux américain des années 70, ce roman se lit aussi facilement qu'il est difficile de voir cette jeune femme au destin brisé, à la vie volée, sombrer peu à peu au plus bas. Amateurs de sensations fortes, allez-y.

Ils l'avaient abattue, démolie à jamais. C'était fini. 

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21 novembre 2010

Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent... - Eric-Emmanuel Schmitt

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Le dernier roman d'Eric-Emmanuel Schmitt confirme la suprématie que celui-ci a su instaurer au fil de ses ouvrages. Celle d'un homme qui possède toutes les caractéristiques pour cerner le monde, le sonder et ensuite en rapporter la beauté comme la laideur grâce à une richesse d'écriture qui en fait un des auteurs français contemporains les plus lus.

Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent raconte une histoire d'amour entre un homme et un compositeur. Schmitt réussit à dresser un portrait digne du génie de Beethoven, et montre un réel talent à décrire sa musique, et à décrire les hommes indirectement. Si vous aimez la beauté de l'écriture, et si vous aimez la majesté de la musique de Beethoven, lisez ce roman, qui est fourni avec un disque des musiques décrites dans l'oeuvre, à écouter et à lire en même temps. 

"Les musiciens n'insufflent pas que des notes, des accords, des rythmes et des timbres en nous; ils nous communiquent une dynamique, un tempérament, une vision."

"La mélodie est donc plus capitale que les paroles, lesquelles ne demeurent que l'écume de la mélodie."

"Parce que nous subissons la tristesse, l'inévitable tristesse, nous ne devons pas la cultiver. Mieux vaut cultiver la joie."

"Car il y a deux naïvetés, la néfaste et la salutaire. Celle qui nie le mal, et celle qui le combat. la naïveté dangereuse consiste à ignorer les mauvaises intentions, à minorer l'injustice, à contester le sadisme, la cruauté ou la sottise. Cette naïveté-là - un angélisme - rejoint l'imbécilité tant elle s'aveugle et s'écarte de la réalité. La fructueuse naïveté, en revanche, ne s'illusionne pas sur l'état corrompu du monde. Sa marque distincte ? Elle agit. Elle refuse de collaborer avec le négatif, elle s'engage dans la lutte, , elle continue à affirmer des valeurs positives, elle prétend que les individus améliorent les choses."

Et je termine les citations par cette dernière, issue de la fable qui suit le roman, Kiki Van Beethoven :

"Si l'on veut mener une vie ordinaire, mieux vaut se tenir à l'écart de la beauté; sinon, par contraste, on aperçoit sa médiocrité, on mesure sa nullité. Écouter du Beethoven, c'est chausser les sandales d'un génie et se rendre compte qu'on n'a pas la même pointure."

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28 mai 2010

Quinze ans après - Alexandre Jardin

La suite tant attendue de "Fanfan" (en tout cas par moi), c'est l'année 2010 qui nous l'aura offerte. Et Alexandre Jardin. L'auteur, toujours aussi emporté par des élans d'amour en quête d'une éternelle redéfinition, nous donne un roman aux allures de conquête d'un bonheur absolu.

Même si je trouve cet oeuvre assez inégale, quelques beaux passages d'une écriture  parfumée et reconnaissable entre mille.

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Cette garce exquise était un lys né d'un oignon.

Elle n'arrosait ses roses que pour donner à boire aux épines.

Quand on est fait que de nuit, comment pardonner à la lumière?

Marceau était si solaire qu'elle semblait ne pas posséder d'ombre.

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9 avril 2010

Zadig - Voltaire

A l'époque, Voltaire a apporté à ses lecteurs une bouffée d'air frais venue des terres inconnues et sauvages que représentaient l'Orient. De nos jours, son oeuvre brille plus par les diverses morales qu'il dépeint, et dont son personnage principal est abondamment pourvu.

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L'ermite
L'ermite
soutint toujours qu'on ne connaissait pas les voies de la Providence, et que les hommes avaient tort de juger d'un tout dont ils n'aperçevaient que la plus petite partie."

Les Yeux Bleus
On lui détacha un, deux, trois bossus, qui lui offrirent jusqu'à vingt-mille pièces; elle fut incorruptible, et ne pût s'empêcher de rire de l'idée qu'avaient ces bossus de croire que de l'argent les rendrait mieux faits.

L'envieux
Ni le choix de ses amis, ni celui des mets, n’étaient faits par la vanité; car en tout il préférait l’être au paraître, et par là il s’attirait la considération véritable, à laquelle il ne prétendait pas. Vis-à-vis sa maison demeurait Arimaze, personnage dont la méchante âme était peinte sur sa grossière physionomie. Il était rongé de fiel et bouffi d’orgueil, et pour comble, c’était un bel esprit ennuyeux. N’ayant jamais pu réussir dans le monde, il se vengeait par en médire. Tout riche qu’il était, il avait de la peine à rassembler chez lui des flatteurs.

La Femme Battue
Zadig dirigeait sa route sur les étoiles. La constellation d’Orion et le brillant astre de Sirius le guidaient vers le port de Canope. Il admirait ces vastes globes de lumière qui ne paraissent que de faibles étincelles à nos yeux, tandis que la terre, qui n’est en effet qu’un point imperceptible dans la nature, paraît à notre cupidité quelque chose de si grand et de si noble. Il se figurait alors les hommes tels qu’ils sont en effet, des insectes se dévorant les uns les autres sur un petit atome de boue.

2 avril 2010

Candide - Voltaire

Candide et Martin approchent des côtes de France et raisonnent.

"Avez-vous jamais été en France, monsieur Martin?" dit Candide. - Oui, dit Martin, j'ai parcouru plusieurs provinces. Il y en a où la moitié des habitants est folle, quelques-unes où l'on est trop rusé, d'autres où l'on est communément assez doux et assez bête, d'autres où l'on fait le bel esprit; et, dans toutes, la principale occupation est l'amour, la seconde de médire, et la troisième de dire des sottises. - Mais, monsieur Martin, avez-vous vu Paris?" - Oui, j'ai vu Paris; il tient de toutes ces espèces-là; c'est un chaos, c'est une presse dans laquelle tout le monde cherche le plaisir, et où presque personne ne le trouve, du moins à ce qu'il m'a paru. J'y ai séjourné peu; j'y fus volé, en arrivant, de tout ce que j'avais, par des filous, à la foire Saint-Germain; on me prit moi-même pour un voleur, et je fus huit jours en prison; après quoi je me fis correcteur d'imprimerie pour gagner de quoi retourner à pied en Hollande. je connus la canaille écrivante, la canaille cabalante, et la canaille convulsionnaire. On dit qu'il y a des gens fort polis dans cette ville-là; je le veux croire.

- Croyez-vous, dit Candide, que les hommes se soient toujours mutuellement massacrés comme ils le font aujourd'hui? Qu'ils aient toujours été menteurs, fourbes, perfides, ingrats, brigands, faibles, volages, lâche, envieux, gourmands, ivrognes, avares, ambitieux, sanguinaires, calomniateurs, débauchés, fanatiques, hypocrites et sots?
- Croyez-vous, dit Martin, que les éperviers aient toujours mangé des pigeons quand ils en ont trouvé?
- Oui, sans doute, dit Candide.
- Eh bien, dit Martin, si les éperviers ont toujours eu le même caractère, pourquoi voulez-vous que les hommes aient changé le leur?

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27 mars 2010

Les Fleurs Du Mal - Baudelaire

Œuvre majeure de Charles Baudelaire, ce recueil de poèmes est également l'un des ouvrages les plus importants de la poésie moderne, et qui exerça une influence considérable sur de nombreux auteurs postérieurs à Baudelaire. Même si certains poèmes m'échappent, la beauté et la rareté des mots utilisés par Baudelaire ne peut laisser indifférent...


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L'ALBATROS

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!

Le Poète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l'archer;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.


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REVERSIBILITE

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le cœur comme un papier qu'on froisse?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse?

Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,
Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,
Quand la Vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine?
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine?

Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,
Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres?
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres?

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides?
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides?

Ange plein de bonheur, de joie et de lumières,
David mourant aurait demandé la santé
Aux émanations de ton cœur enchanté;
Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières,
Ange plein de bonheur, de joie et de lumière!

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26 mars 2010

Bérénice - Racine

C'est bien d'amour dont il est question dans cette tragédie. L'amour, mais pas le simple amour. L'amour impossible, victime des fluctuations des évènements et de l'inflexibilité de la destinée. Et lorsqu'un thème éternel croise la plume d'un des plus grands écrivains de tous les temps, cela donne naissance à une œuvre exceptionnelle.

Titus va devenir l'empereur. Il a déjà choisi celle qui s'unira à lui, mais par un malheureux caprice du destin, la lignée dont la jeune Bérénice est issue ne convient pas au peuple, et Titus doit s'en séparer. Malheureux, il doit donc s'en séparer et confie la douloureuse tâche de lui annoncer à Antiochus, son ami. Le jeune Antiochus, qui est lui aussi éprit de Bérénice, ne peut se résoudre à lui annoncer cette nouvelle qui l'anéantira. Cependant la vérité sortira tout de même et les jeunes héros devront affronter leur destin...


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ANTIOCHUS

Ne me trompé-je point? L'ai-je bien entendue?
Que je me garde, moi, de paraître à sa vue!
Je m'en garderai bien. Et ne partais-je pas,
Si Titus malgré moi n'eût arrêté mes pas?
Sans doute il faut partir. Continuons, Arsace.
Elle croit m'affliger, sa haine me fait grâce.
Tu me voyais tantôt inquiet, égaré;
Je partais amoureux, jaloux, désespéré;
Et maintenant, Arsace, après cette défense,
Je partirai peut-être avec indifférence.


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TITUS
Hé bien, Titus, que viens-tu faire?
Bérénice t'attend. Où viens-tu, téméraire?
Tes adieux sont-ils prêts? T'es-tu bien consulté?
Ton cœur te promet-il assez de cruauté?
Car enfin au combat qui pour toi se prépare
C'est peu d'être constant, il faut être barbare.

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BERENICE
Arrêtez, arrêtez! Princes trop généreux,
En quelle extrémité me jetez-vous tous deux!
Soit que je vous regarde, ou que je l'envisage,
Partout du désespoir je rencontre l'image,
Je ne vois que des pleurs, et je n'entends parler
Que de trouble, d'horreurs, de sang prêt à couler.

(A Titus.)

Mon cœur vous est connu, Seigneur, et je puis dire
Qu'on ne l'a jamais vu soupirer pour l'empire:
La grandeur des Romains, la pourpre des Césars,
N'a point, vous le savez, attiré mes regards.
J'aimais, Seigneur, j'aimais, je voulais être aimée.
Ce jour, je l'avouerai, je me suis alarmée:
J'ai cru que votre amour allait finir son cours.
Je connais mon erreur, et vous m'aimez toujours.
Votre cœur s'est troublé, j'ai vu couler vos larmes.
Bérénice, Seigneur, ne vaut point tant d'alarmes,
Ni que par votre amour l'univers malheureux,
Dans le temps que Titus attire tous ses vœux,
Et que de vos vertus il goûte les prémices,
Se voie en un moment enlever ses délices.
Je crois, depuis cinq ans jusqu'à ce dernier jour,
Vous avoir assuré d'un véritable amour.
Ce n'est pas tout: je veux, en ce moment funeste,
Par un dernier effort couronner tout le reste:
Je vivrai, je suivrai vos ordres absolus.
Adieu, Seigneur, régnez: je ne vous verrai plus.

(A Antiochus.)

Prince, après cet adieu, vous jugez bien vous-même
Que je ne consens pas de quitter ce que j'aime
Pour aller loin de Rome écouter d'autres vœux.
Vivez, et faites-vous un effort généreux.
Sur Titus et sur moi réglez votre conduite:
Je l'aime, je le fuis; Titus m'aime, il me quitte.
Portez loin de mes yeux vos soupirs et vos fers.
Adieu. Servons tous trois d'exemple à l'univers
De l'amour la plus tendre et la plus malheureuse
Dont il puisse garder l'histoire douloureuse.
Tout est prêt. On m'attend. Ne suivez point mes pas.

(A Titus.)

Pour la dernière fois, adieu, Seigneur.

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